En ces temps troublés, je me demande si on peut retrouver le sens du dialogue. Parce que j’ai la lourde impression qu’on s’en éloigne de plus en plus.

Je parle du véritable et sincère dialogue, porteur de réflexions approfondies, menant à des échanges et des débats sains, à des conclusions sensées sinon consensuelles.

À quand remonte la dernière fois que vous avez eu un vrai dialogue avec quelqu’un, sans jugement, sans attente, sans désir d’en sortir vainqueur, sans rien d’autre que le plaisir de profiter d’un bel échange?

Est-il encore possible de dialoguer en ces temps où la confrontation semble devenue une certaine norme? Je m’interroge.

Revenons à l’essentiel

Pour en revenir à l’essentiel, les bases de la communication sont l’observation, l’écoute, l’empathie, l’ouverture à l’autre et l’aptitude à l’argumentation. Ce sont aussi les fondements d’un dialogue porteur d’enrichissement mutuel.

Ces conditions remplies, on ouvre la porte à la possibilité de discuter de manière ouverte et sans complaisance sur divers points de divergence – ou de convergence – pour favoriser l’expression, le partage et la compréhension des idées. En ce qui me concerne, voilà ce qu’on appelle le dialogue.

Un peu d’étymologie

Dialogue est un mot d’origine grecque, venant de « dia » (ce qui traverse) et « logos » (la parole).

En termes plus contemporains, le dialogue est un échange verbal dont l’objectif est de résoudre un problème en s’appuyant sur l’argumentation et la collaboration. Voilà pourquoi le dialogue doit s’élever au-delà des seuls mots.

Avons-nous perdu l’art du dialogue?

Le dialogue progresse en s’appuyant sur la volonté et le consensus générateurs de réflexion – ou de ce qui peut s’en rapprocher – des interlocuteurs.

En philosophie, dialoguer signifie penser à deux, donc partager des vues et des idées sans qu’il soit nécessaire d’identifier une « partie gagnante ». D’ailleurs, l’approche de création et de gestion collaborative du « Design Thinking », largement promue et de plus en plus répandue en recherche, en innovation et en affaires, s’inspire de cette philosophie.

Cela ne ressemble pas aux échanges acrimonieux qui émaillent fréquemment notre quotidien.

Réapprendre à dialoguer

Je ne suis ni philosophe, ni psychologue, ni sociologue. Mais, comme communicateur, je déplore que la pensée individuelle et les comportements égotiques prennent le pas sur la quête d’une résolution de problèmes fondée sur l’échange franc, solidaire, empathique, transparent et sincère entre visions divergentes ou convergentes et complémentaires.

Il me semble que nous dialoguons de moins en moins et de moins en moins bien. Je perçois que nous cédons davantage la place à la domination et à la confrontation d’egos qui se considèrent attaqués par toute argumentation contraire.

J’envisage pourtant le dialogue comme une occasion de connaître intimement l’autre, de découvrir ses motivations – positives ou négatives, d’apprivoiser l’environnement dans lequel il évolue et de comprendre ce qui le touche, l’affecte ou le fait vibrer.

Selon moi, c’est là que réside le véritable sens de la communication. Ce n’est pas nécessairement facile, parce que ce peut être confrontant.

Toutefois, l’ouverture et l’engagement au dialogue me paraissent être des conditions essentielles au maintien d’une communication porteuse et d’un équilibre personnel et collectif.

Matière à réflexion

Quels sont l’importance et l’intérêt du dialogue, pour vous? Dans quel état d’esprit abordez-vous le dialogue dans un processus de communication, qu’il soit personnel ou professionnel?

Je trouve qu’il y a là matière à réflexion pour tous.