Je ne connais aucun entrepreneur qui accepterait sciemment de laisser les clés de son organisation aux mains d’étrangers. Pourtant, c’est de plus en plus ce que je constate sur les plateformes sociales.
« Nous avons toujours fait bien attention de ne pas nous coller sur les géants du Web, afin de ne pas en être dépendants. » (François Cardinal, vice-président information et éditeur adjoint de La Presse)
J’adore cette citation tirée d’un billet éditorial du 9 septembre dernier. Elle reflète exactement ma pensée que je tente de la partager avec mes clients, parfois obnubilés par les réseaux sociaux au détriment de leur propre plateforme.
Accepter, les yeux fermés, de confier sa promotion à des plateformes indépendantes? C’est non!
Trop d’organisations ouvrent toutes grandes leurs portes à des plateformes sociales ou des tribunes médiatiques numériques externes sans se poser cette question que je considère fondamentale.
Vous n’influencez pas et ne gérez pas ce qui ne vous appartient pas. Vous ne dictez pas les règles; vous ne disposez d’aucun pouvoir. Vous ne pouvez rien changer en fonction de vos besoins et de vos attentes.
La démonstration douloureuse en est faite depuis déjà quelques mois alors que Meta, la société-mère de Facebook, a décidé de fermer son accès aux médias canadiens en réponse à l’application annoncée de la Loi C-18.
Vous croyez détenir une tribune permanente pour votre organisation dans les médias et réseaux sociaux? Détrompez-vous. Vous êtes à la merci de leurs caprices et de leurs sautes d’humeur!
Quand un client me dit fièrement qu’il «possède» un site sur Facebook, ça me fait trembler. Il ne s’agit pas d’un site, mais d’une page corporative gracieusement mise à sa disposition par le propriétaire d’une plateforme qui tire de juteux profits de sa présence. Ce client ne «possède» rien!
Au contraire, cette plateforme a la mainmise sur ses données. Elle peut affecter la portée de ses actions au gré des modifications apportées à ses algorithmes sans avoir à se justifier. Elle peut changé les critères de valorisation des publications à tout moment. Elle exerce pratiquement un droit de vie et de mort!
Les médias et réseaux sociaux ne vous doivent rien!
Si le propriétaire d’une plateforme sociale ou d’une tribune médiatique numérique décide de fermer les livres, de restreindre vos actions ou de vous bannir pour une raison ou une autre, que vous restera-t-il? Rien, rien de rien, absolument rien!
Vous aurez perdu:
- un immense investissement de temps et d’argent en développement de contenus originaux;
- tout le précieux temps que vous auriez pu et auriez dû consacrer au développement autonome de votre présence unique sur le Web, sur une plateforme étant vôtre;
- une communauté d’adeptes engagés à travers des médias et des réseaux sociaux sur lesquels vous n’aviez aucun contrôle.
Vous devrez repartir à zéro! Et ça, ça fait mal! Rebâtir une communauté de clients fidèles quand la base de données ayant permis de la constituer a été perdue, ce peut être une épreuve sans lendemain pour une PME.
Ne confiez jamais la promotion des services de votre organisation à une plateforme se réservant les pleins pouvoirs! Servez-vous-en comme moyen complémentaire de rayonner, d’asseoir votre crédibilité et d’établir votre notoriété, sans plus!
Assurez-vous d’abord de mettre en place une place d’affaires numérique qui vous appartiendra; assumez votre propre présence sur le Web! Adoptez une stratégie équilibrée et diversifiée de communication/marketing qui vous permettra de joindre efficacement votre marché, de constituer vos propres bases de données et de maitriser votre développement en toute indépendance.
Ne confiez pas les clés de votre entreprise à des organisations numériques indifférentes à votre situation, qui vous utilisent pour maximiser leurs profits avant les vôtres!
Ne mettez jamais tous vos œufs dans le même panier, particulièrement s’il ne s’agit pas du vôtre!